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Crise de légitimité et dérive autoritaire : une lecture critique du système politique ivoirien à la veille de l’élection présidentielle. Par Michel GBAGBO - Essential
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Présidentielle 2025 en Côte d’ivoire.

Crise de légitimité et dérive autoritaire : une lecture critique du système politique ivoirien à la veille de l’élection présidentielle. Par Michel GBAGBO

Source : Glouzilet News Edition -- (Agence GLOUZILET) Date : 11-09-2025 21:29:13 -- N°: 97 -- Lu : 1258 fois --

L'Honorable Michel Gbagbo, Député de la Commune de Yopougon, au Nord d'Abidjan.

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Michel Gbagbo, né le 24 septembre 1969 à Lyon en France, est un Écrivain et Universitaire ivoirien.



Introduction : Une Côte d’Ivoire à la croisée des chemins.

À un mois de l’élection présidentielle prévue le 25 octobre 2025, la Côte d’Ivoire se trouve dans une situation politique tendue et préoccupante. Le Conseil constitutionnel a validé seulement cinq candidatures, excluant des figures majeures de l’opposition telles que Laurent Gbagbo et Tidjane Thiam, pour des motifs contestés. Le président sortant Alassane Ouattara, déjà au pouvoir depuis 2011, brigue un quatrième mandat, malgré les limites constitutionnelles initiales. Ce contexte soulève des interrogations profondes sur la légitimité, la souveraineté, et la nature même de l’État ivoirien.

 

1. Une société fermée : l’effacement de la société civile.

Selon John Locke (1690), l’État moderne naît pour garantir la protection des biens et des personnes, et permettre aux citoyens de vivre en sécurité sous des lois communes. Or, en Côte d’Ivoire : 1. la liberté d’expression est restreinte. 2. Les PME/PMI locales sont marginalisées et ne bénéficient pas du ruissellement de la croissance. 3. Les syndicats sont affaiblis, voire muselés. 4. La justice et la police servent le régime, non les citoyens. Ce modèle s’apparente à une « société fermée », où l’État ne protège plus mais contrôle, trahissant les fondements de la société civile. Comme le souligne Georges Burdeau (1970), l’État devient un Janus : « siège d’un pouvoir désincarné, mais pourvoyeur de la puissance des hommes qui gouvernent en son nom » — un visage serein du droit, mais un autre, grimaçant, marqué par les passions politiques.

2. Un système proche de l’état de nature.

Locke décrit l’état de nature comme un monde sans lois, où chacun agit et se fait justice de manière naturelle, selon sa propre force. En Côte d’Ivoire : 1. Les dirigeants issus de la rébellion peinent à intérioriser les principes républicains. 2. Le pouvoir est exercé par la force, non par le droit. Des escadrons encagoulés arrêtent nuitamment des citoyens. Les mènent dans des lieux inconnus. Ces derniers sont « interrogés » sans avocat. Certains sont torturés, ne serait-ce que psychologiquement. D’autres lisent des confessions télévisées sur des supposés crimes contre l’Etat qu’ils auraient commis. 3. Les lois sont bafouées ou imposées sans débat démocratique. Au fond, l’État ivoirien glisse vers une forme primitive de pouvoir, où la loi du plus fort domine, et où la vengeance supplante la justice. Face à l’incapacité des dirigeants à être légitimes, ils instrumentalisent les moyens de l’Etat au bénéfice d’un clan.

3. Une absence de légitimité démocratique.

Karl Popper défend la société ouverte comme celle où le pouvoir est critiquable et révisable. Or : 1. Les élections ne sont pas libres : les opposants sont disqualifiés et les cyber-activsites sont emprisonnés pour leurs déclarations publiques. 2. Les maisons de ces derniers sont saccagés et leurs biens emportés. 3. Les structures électorales paraissent instrumentalisées. 4. Le pouvoir est confisqué, non disputé. Il en ressort qu’il s’agit d’un déni de légitimité structurelle. L’État ne repose plus sur le consentement des gouvernés, mais sur la manipulation institutionnelle.

4. Une nation fragmentée : le repli communautaire.

La nation devrait incarner une communauté de destin. Mais : 1. Le rattrapage ethnique semble revendiqué comme politique d’État. 2. Le découpage électoral favorisent certains regroupements. 3. L’égalité entre citoyens est niée dans les faits. Ainsi, la nation devient un outil de division, non d’unification. L’État-nation ivoirien échoue à incarner une identité commune. Il devient dangereux pour tous.

5. Une souveraineté confisquée : l’État au service du régime.

La souveraineté de l’État devrait garantir la sécurité collective et l’autodétermination du peuple. Or : 1. La sécurité vise à protéger le régime, non les citoyens - comme on l’aurait vu lors de l’épisode dit du « gbaka vert ». 2. La souveraineté est fragilisée par la dépendance extérieure, notamment vis-à-vis de l’ancienne puissance coloniale. Au fond, l’État ivoirien ne défend plus l’intérêt général, mais l’intérêt d’un régime, d’un clan, soutenu par des alliances extérieures. Comme le montre pourtant Adam Smith (1776), la richesse des nations devrait être celle de tous les citoyens, dans leur diversité. Mais est-ce le cas en Côte d’Ivoire ?

Conclusion : un État en crise, une nation à construire.

La Côte d’Ivoire contemporaine présente les symptômes d’un État en crise de légitimité. Elle ne répond plus aux critères philosophiques de l’État moderne : protection, souveraineté, représentativité, égalité. Loin d’être une société ouverte, elle s’apparente à une forme autoritaire, où la nation est instrumentalisée, et où le pouvoir échappe à la critique. Il ne s’agit pas seulement d’un dysfonctionnement, mais d’une crise profonde de sens et de structure, qui appelle à une refondation démocratique, inclusive et souveraine.

Abidjan, le 10 septembre 2025.
Michel GBAGBO

 

 

Qui est l’auteur de cette Contribution.

Michel Gbagbo, né le 24 septembre 1969 à Lyon en France, est un Écrivain et Universitaire ivoirien. Il est le fils aîné de l'ancien Président ivoirien, Laurent Gbagbo (2000-2011). Michel Gbagbo passe une partie de son enfance en Côte d'Ivoire où il effectue ses études primaires et secondaires. En 1990, il passe son baccalauréat série G2 au lycée technique d’Abidjan. En 1997, il s’installe en France, pour des raisons professionnelles. En 2000, peu avant que son père ne soit élu Président de la république, il revient en Côte d'Ivoire et travaille comme Consultant en gestion de ressources humaines. En 2002, il fonde et dirige, le cabinet « Ivoire Kompetence ». En 2006, Michel Gbagbo reprend ses études universitaires à l'université de Cocody. L’année suivante, il soutient une thèse de Doctorat en psychopathologie et intègre la Faculté de Criminologie comme Enseignant de psychologie sociale. Michel Gbagbo est le Député de la Commune de Yopougon au Nord d’Abidjan. Michel Gbagbo, occupe actuellement le poste de vice-Président exécutif  du Parti des Peuples Africains de Côte d’Ivoire (PPA-CI), chargé de la politique de la sécurité.

 

 

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Source : MINE D'INFOS.
Auteur : Michel GBAGBO
Mise en page et illustration :
ADJI Dagbo (glouziletnews.com).
Agence Glouzilet
Paris le 11 Septembre 2025.

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