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La kafala au Liban
Un système de parrainage qui enferme les travailleurs migrants
Source : Recherches sur le net et CHATGPT -- (Didi Web-Site Maker) Date : 26-11-2025 17:44:56 -- N°: 24 -- Lu : 149 fois -- envoyer à un ami
La kafala au Liban
Au Liban, la kafala est un système de parrainage qui encadre l’arrivée et la présence des travailleurs migrants, principalement des employées de maison venues d’Afrique et d’Asie. Contrairement à une loi officielle, la kafala repose sur un mécanisme administratif qui lie entièrement le statut légal du travailleur à un employeur-sponsor, appelé kafîl. Cette relation de dépendance extrême transforme souvent les travailleurs étrangers en personnes vulnérables, sans recours réel face aux abus.
Dans la pratique, le sponsor contrôle l’entrée dans le pays , le permis de séjour , la possibilité de changer d’employeur et parfois même la sortie du territoire . De nombreuses employées domestiques se retrouvent piégées : leur passeport est souvent confisqué — une pratique illégale mais très répandue — et elles peuvent travailler de longues heures, sept jours sur sept , sans jour de repos ni protection juridique. Cette situation est aggravée par le fait que les travailleurs domestiques sont exclus du Code du travail libanais , ce qui signifie qu’ils ne bénéficient ni des protections sociales ni des droits fondamentaux garantis aux autres travailleurs.
Les dérives sont documentées depuis des années : salaires impayés , violences physiques ou psychologiques , conditions de vie indignes , travail forcé , voire traite humaine . Le déséquilibre de pouvoir entre employeur et travailleur est tel que quitter un employeur abusif peut conduire à un statut d’ irrégularité , à des arrestations ou à l’expulsion.
Ce système est largement dénoncé par les organisations internationales — Human Rights Watch, Amnesty International, l’OIT, les ONG locales — qui considèrent la kafala comme un mécanisme de domination et d’exploitation institutionnalisé. La crise économique qui frappe le Liban depuis 2019 a encore aggravé la situation : beaucoup de familles n’ont plus les moyens de payer les salaires, laissant des milliers d’employées migrantes à la rue , abandonnées ou retenues sans rémunération.
En 2020, sous la pression internationale, le ministère libanais du Travail avait tenté de mettre en place un nouveau contrat standard offrant des garanties minimales : journée de repos, limitation des horaires, liberté de garder ses documents, possibilité de rompre le contrat en cas d’abus. Mais la réforme a été suspendue par les tribunaux , sous l’influence d’agences de recrutement et de groupes opposés au changement. Ainsi, en 2025, la kafala demeure toujours en place, inchangée et fortement critiquée.
Au-delà d’un simple dispositif administratif, la kafala au Liban illustre un système profondément inégal , qui prive des centaines de milliers de travailleurs migrants de droits élémentaires, les exposant à des abus souvent impunis. Tant qu’une réforme structurelle ne sera pas adoptée, la kafala restera l’un des symboles les plus marquants des injustices sociales et humanitaires dans le pays.
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