Uranium du Niger - Orano/ex-AREVA
Le Niger porte plainte contre ORANO ex AREVA
Source : Yvon Webo (facebook) -- (Didi Web-Site Maker) Date : 05-12-2025 12:56:33 -- N°: 25 -- Lu : 179 fois -- envoyer à un ami
Le Président nigerien face au Président françaisYvon Web

Ce qui se passe entre le Niger et Orano dépasse largement un simple conflit minier, c’est une réouverture brutale de cinquante ans de spoliation, de mensonges politiques et d’injustice économique.
Pendant des décennies, l’uranium nigérien a alimenté le parc nucléaire français. Dans certaines années, jusqu’à un tiers de l’électricité de la France venait indirectement du sous-sol nigérien. Et pourtant, le Niger est resté l’un des pays les plus pauvres du monde.
Ce paradoxe ne s'explique pas par la malchance. Il s’explique par les chiffres.
Lorsque le marché international affichait un prix spot supérieur à 90 dollars la livre, Orano payait parfois 4, 6 ou 10 dollars au Niger.
La différence grimpait alors à 80 %, 90 %, parfois même 98 %.
En clair : ce que le monde payait 100, le Niger en recevait 2. Voilà la réalité.
Ce n’est pas un accident. C’était le résultat de contrats verrouillés depuis les années 70, jamais remis en question, et constamment défendus par la diplomatie française sous couvert de ''partenariat stratégique''.
Aujourd’hui, le Niger a décidé de porter plainte. Et cette plainte repose sur des accusations précises, graves, et massives.
Première accusation : exploitation prédatrice et déséquilibre contractuel organisé.
L’État nigérien accuse Orano d’avoir systématiquement acheté l’uranium à un prix artificiellement bas, créant un manque à gagner réel de plusieurs milliards sur quatre décennies. Le terme utilisé par certains conseillers nigériens est clair, ''préjudice économique historique''.
Deuxième accusation : pollution radioactive et dégradation environnementale.
La zone d’Arlit est l’un des cas d’école les plus documentés d’Afrique de l’Ouest. Résidus miniers abandonnés, contamination des sols, nappes phréatiques affectées, travailleurs exposés. Le Niger reproche à Orano d’avoir laissé derrière elle un territoire abîmé, sans réhabilitation sérieuse.
Troisième accusation : non-respect des engagements sociaux et économiques.
Formations promises mais non tenues, emplois qualifiés rarement confiés aux Nigériens, sous-traitance locale marginalisée. Orano est accusé d’avoir capté l’essentiel de la valeur ajoutée tout en laissant les miettes au pays hôte.
Quatrième accusation : ingérence et pression politique.
Le Niger affirme qu’Orano, avec l’appui de l’État français, a utilisé son influence pour maintenir des conditions contractuelles favorables, au détriment de la souveraineté nationale.
Cette fois, Niamey ne veut plus seulement dénoncer. Il veut prouver.
Les documents contractuels, les traces de vente, les audits internes, les relevés d’exportation tout sera mis sur la table. Le pays veut un procès qui ouvre les archives, expose les mécanismes, et raconte enfin la vérité.
Mais il faut être lucide, Orano avait déjà lancé l’arbitrage international en premier. Ce qui s’annonce n’est pas une simple procédure, mais une guerre juridique totale. Des années de dossiers, d’experts, de contre-experts, de pressions diplomatiques, de menaces de saisies d’actifs.
Une tempête où les mots ''justice'', ''souveraineté'' et ''réparation'' auront un poids inédit.
Ce procès n’est pas celui d’une entreprise.
C’est celui d’un système.
Et c’est peut-être l’un des premiers où un État africain ose dire : assez.
Une phrase russe résume parfaitement ce moment :
<<Celui qui supporte l’injustice finit toujours par devenir complice de sa propre souffrance.>>
Vous êtes écrivain ou amateur de lecture!
Afin de faire la promotion ou de partager les livres que vous avez lu, vous pouvez les afficher dans votre librairie…
Ajoutez un livre

